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OCL
Volume 25, Numéro 1, January-February 2018
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Numéro d'article | N101 | |
Nombre de pages | 3 | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ocl/2018008 | |
Publié en ligne | 21 février 2018 |
News
Actualités
Bioéconomie
L’ACDV, contributeur au profit de la bioéconomie
L’Association Chimie du Végétal (ACDV), entend contribuer activement au développement d’une bioéconomie forte et durable en France.
La chimie du végétal est une réalité économique et industrielle aujourd’hui en France. Une récente enquête Xerfi1 anticipe d’ailleurs une croissance de l’activité de l’ordre de 6 % par an jusqu’en 2020. Six pour cent par an, c’est-à-dire trois fois plus que la croissance moyenne du PIB… Une filière dynamique donc, qui est aussi pourvoyeuse d’emplois à forte valeur ajoutée : on estime à 400 000 € le chiffre d’affaires moyen généré par emploi dans la filière2, y compris au sein de territoires jusque-là plutôt en proie à la désindustrialisation.
Cette filière de valorisation des bioressources est également une source importante d’innovations en ce qu’elle crée des produits aux propriétés nouvelles telles que légèreté – par exemple utile dans le domaine de l’automobile ou des emballages, transparence ou encore solidité accrue.
La chimie du végétal est ainsi un maillon essentiel de la bioéconomie, ce nouveau modèle de croissance économique basé sur les bioressources, que les Pouvoirs Publics souhaitent aujourd’hui promouvoir en France en lançant plusieurs « Stratégies Nationales ».
Au service d’une approche globale et raisonnée, l’ACDV porte des recommandations qu’elle considère indispensables pour relever le défi national d’une bioéconomie forte et durable :
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un cadre unique, rassemblant les différentes parties prenantes, et qui permettrait d’assurer la cohérence de toutes les initiatives ministérielles et du respect de nos engagements mondiaux, européens ou même nationaux (Loi de Transition Energétique notamment) ;
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le nécessaire soutien à l’industrialisation de la R&D autour des activités de la chimie biosourcée, notamment par la promotion auprès des industriels de la Norme Européenne CEN/ TC 411 ou le fléchage, vers le biosourcé, d’outils tels que le Programme d’Investissements d’Avenir 3 (PIA 3) ;
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la conviction, appuyée par le développement d’outils objectifs (comme des méthodologies de cycles de vies dédiées aux produits biosourcés) que la filière de la chimie du végétal s’insère pleinement dans le cadre de pratiques durables de la chimie ;
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la volonté de continuer à contribuer à la construction d’une véritable politique de Bioéconomie nationale et européenne.
Conseil
L’agronomie au cœur du choix variétal en tournesol
Avec des rendements moyens à plus de 27 quintaux par hectare, le tournesol a brillé sur les assolements en 2017. Grâce à un progrès génétique continu depuis de nombreuses années, les agriculteurs disposent d’un panel de variétés productives, adaptées à des débouchés exigeants en qualité, qui répondent également aux principales contraintes sanitaires. La variété constitue en effet un levier agronomique de premier plan pour répondre aux conditions climatiques et sanitaires locales. Conscient que l’adéquation entre choix de la variété et territoire est déterminante, Terres Inovia complète son offre de conseil pour le semis 2018. À côté de la publication annuelle des résultats d’évaluation des variétés, l’institut technique innove en proposant des listes recommandées de variétés adaptées à 8 bassins climatiques et sanitaires cohérents. Terres Inovia confirme ainsi la place centrale de l’agronomie pour le choix variétal. Ce service sera rapidement étendu au colza.
En 2017, Terres Inovia a conduit 73 essais dédiés à l’évaluation des variétés de tournesol. Sur l’application myVar® (http://www.myvar.fr/), l’institut met ses résultats à disposition de tous les acteurs agricoles, du producteur au distributeur, en passant par les acteurs de conseil.
Pour les semis 2018, Terres Inovia propose également sur myVar® un conseil variétal sous forme de listes recommandées. Réparties selon 8 zones de production, ces listes répertorient les variétés oléiques ou linoléiques en fonction de la précocité et de la résistance aux maladies et parasites adaptées à chaque région. La sélection prend également des contraintes de désherbage et le risque mildiou. Ainsi, toutes les variétés proposées offrent un profil agronomique adapté et garantissent un niveau de production et de robustesse suffisant pour chacun des 8 bassins identifiés.
L’objectif de ces listes recommandées est de valoriser tout le potentiel génétique de l’offre variétale. En plaçant l’agronomie au cœur du choix, c’est-à-dire en tenant compte du contexte climatique et sanitaire local, il est alors possible de profiter au mieux du progrès génétique et de bénéficier du potentiel de production du tournesol qui s’exprimera pleinement. Simples d’utilisation, les listes recommandées se présentent sous forme de tableau pour chaque bassin de production.
Protéines végétales
En route pour l’autonomie en 2030 ?
Avec son plan de filière remis au Ministre de l’agriculture et présenté jeudi 21 décembre, l’interprofession des huiles et protéines végétales propose de partager une ambition collective avec les Français : bâtir notre souveraineté alimentaire en renforçant notre autonomie en huiles et protéines végétales. L’enjeu en toile de fond est de recréer du lien et de la confiance dans le secteur agricole, de l’agriculteur au consommateur-citoyen. Les cultures d’oléo-protéagineux sont essentielles pour réussir la transition vers un modèle agricole et alimentaire en accord avec les choix sociétaux et les attentes des consommateurs. L’interprofession des huiles et protéines végétales se fixe 14 objectifs organisés en 3 leviers pour consolider la valeur du « produit et transformé en France » au bénéfice de toutes les agricultures, de tous les débouchés et de la société :
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Levier 1 : renforcer la compétitivité des chaînes de valeur issues des cultures oléo-protéagineuses en favorisant le « produire et transformer en France » ;
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Levier 2 : valoriser le « produit en France » pour nos productions avec l’ensemble des acteurs de la filière et les consommateurs ;
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Levier 3 : conforter la durabilité de nos chaînes de valeur, développer une bio-économie circulaire à bas carbone.
Ce plan de transformation de la filière des huiles et protéines végétales a fait l’objet d’un travail commun avec la filière céréalière pour partager ensemble les enjeux des grandes cultures et leurs solutions.
Le Plan de filière 2018–2022 (synthèse des principaux engagements) est téléchargeable sur le site de Terres Univia (PDF, 905 ko). http://www.terresunivia.fr/.
Récolte 2017
Année record pour le soja produit en France
Pour cette récolte 2017, le bilan du soja produit en France est très encourageant : 29 quintaux par hectare de moyenne selon le service de la statistique et de la prospective (SSP). Seules les parcelles les plus superficielles conduites en sec – qui en début d’été exprimaient des perspectives de potentiel intéressantes – ont un peu déçu à la récolte, notamment dans l’Est de la France. Le regain des surfaces en soja contribue à la nécessaire diversification des assolements, par l’introduction de légumineuses à graines, levier efficace d’une transition écologique réussie à l’échelle des régions. Dans le but de valoriser au mieux le soja français, opérateurs et organisations professionnelles ont continué d’avancer en 2017 sous l’égide de l’Interprofession Terres Univa sur les conditions de mise en place de normes, d’outils d’aide à la contractualisation et surtout d’un schéma de certification. Sur ce dernier point, l’objectif est en passe d’être atteint avec le déploiement attendu dès la récolte 2018 d’une charte « Soja de France » garantissant un soja d’origine France, non OGM, tracé et durable depuis la production jusqu’à la transformation de la graine.
Issu d’une filière non OGM, durable et locale et disposant de qualités protéiques exceptionnelles, le soja produit en France permet de satisfaire des marchés exigeants à forte valeur ajoutée, comme celui des aliments au soja (soyfoods), ou des filières animales de qualité ancrées dans les territoires. La campagne 2018 s’ouvre sous de bons hospices, avec de nouvelles perspectives de valorisation pour la culture, qu’il convient de conforter par la mise en place progressive de relations contractuelles équilibrées tout au long des filières.
Intégrer le soja dans les rotations présente de nombreux avantages environnementaux et permet d’obtenir des rendements plus stables. En tant que légumineuse, le soja est capable de fixer l’azote de l’air. Nul besoin d’engrais azoté pour le cultiver, ce qui permet d’améliorer fortement les bilans énergétiques et émissions de gaz à effet de serre des systèmes de cultures où il est présent. Son système racinaire profond et les reliquats de culture après récolte en font un bon précédent. Il permet par exemple d’économiser 30 à 40 unités d’azote sur le maïs suivant. Le soja dispose également d’une bonne capacité à valoriser l’eau. Avec les variétés cultivées actuelles, il est peu sensible aux ravageurs et aux maladies et ne nécessite donc peu ou pas de protection insecticide ou fongicide en culture. Son implantation ne nécessite aucun matériel particulier, et il peut être désherbé mécaniquement. Ses caractéristiques agronomiques font du soja une culture particulièrement bien adaptée à l’agriculture biologique. En France environ 18 % des surfaces de soja sont cultivées selon le mode biologique.
Agenda
Les huiles végétales au cœur du Demeter 2018
La 24e édition du Demeter a consacré cette année la majeure partie de son rapport aux huiles végétales : enjeux, marchés et controverses, sous la coordination du Cirad. La population mondiale est en déficit de corps gras, principalement dans les pays du Sud. En parallèle, la demande mondiale est en croissance exponentielle, portée par l’élévation du niveau de vie et la croissance démographique des pays émergents, notamment en Asie.
Si les huiles végétales sont toutes substituables et constituent un marché global très concurrentiel, leurs usages sont multiples et concernent plusieurs secteurs aux enjeux divergents : alimentation, chimie, énergie. Ce marché global, très tendu, révèle l’émergence de nouveaux acteurs du commerce international : capitalisme agroalimentaire du Sud, ONG, consomm’acteurs, etc.
Ces huiles sont également confrontées à de multiples controverses, tant sur le plan nutritionnel que sur celui de la durabilité des systèmes de production. Ce débat complexe, porté par des acteurs multiples, est éclairé, au sein du rapport, par les contributions scientifiques de quatre experts du Cirad, de la société civile et d’institutions internationales.
Rappelons que Le Déméter propose chaque année des analyses prospectives sur l’agriculture, l’alimentation et le développement dans le monde. En examinant les dimensions socio-économiques, commerciales et environnementales des questions agricoles et agro-alimentaires, Le Déméter identifie les lignes de force géopolitiques et les innovations multiples qui permettent de comprendre certaines facettes de l’évolution du monde et d’en explorer les futurs possibles.
Le Déméter 2018 est la 24e édition d’un rapport destiné aux professionnels du secteur agricole, aux opérateurs économiques, aux décideurs et à tous ceux qui s’intéressent aux enjeux stratégiques de la sécurité alimentaire et de la consommation dans le monde.
© Published by EDP Sciences, 2018
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