Review

La place des lipides dans les compléments nutritionnels oraux (CNO)^☆

Lipids in oral nutritional supplements

¹ Syndicat Français de la Nutrition Spécialisée, 75008 Paris, France
² Delical-Lactalis Nutrition Santé, France, 35370 Torcé, France

^* Correspondance: cecile.bonhomme@lactalis.fr

Reçu : 31 Janvier 2019
Accepté : 21 Mars 2019

Résumé

La dénutrition touche 2 millions de personnes en France et a pour conséquence une augmentation des complications, des infections et du risque de mortalité ; en découle une qualité de vie fortement impactée, des capacités fonctionnelles diminuées et un risque de dépendance. Les compléments nutritionnels oraux (CNO), considérés comme des DADFMS¹, sont une des premières étapes de la re-nutrition, et restent une solution physiologique et non invasive à la dénutrition protéino-énergétique. Les CNO hypercaloriques et hyperprotéinés comblent le manque d’apport alimentaire, sans augmenter grandement les volumes d’aliments consommés. La formulation des CNO est encadrée par le règlement délégué (UE) 2016/128 sur les DADFMS. La HAS² préconise que les CNO doivent apporter au moins 30 g de protéines et/ou 400 kcal par jour. A ce jour, de nombreux CNO sont proposés, afin de répondre aux besoins nutritionnels, aux textures adaptées et aux goûts des sujets dénutris. Selon la catégorie, les CNO contiennent des lipides, à hauteur de 26 à 42 % de l’AET et d’origines variées : colza, tournesol, lipides laitiers. Or, dans la prise en charge de la dénutrition, tous les lipides ne sont pas équivalents ; s’ils fournissent tous l’énergie indispensable, certains seraient impliqués dans la modulation de l’inflammation, d’autres dans l’équilibre de la flore intestinale ou des fonctions cognitives. Ils peuvent ainsi contribuer à l’efficacité des CNO dont le rôle majeur est l’amélioration du statut nutritionnel des patients afin qu’ils puissent être soignés plus efficacement.

Abstract

Malnutrition affects 2 million people in France and results in an increase in risks of complications, infections and mortality; this results in a highly impacted quality of life, reduced functional capacities and a risk of dependence. Oral nutritional supplements (ONS), considered as FSMP³, are one of the first steps in re-nutrition, and remain a physiological and non-invasive solution to protein-energy malnutrition (PEM). High-calorie and high-protein ONS ill the food intake deficit, without greatly increasing the volumes of food consumed. The formulation of the ONS is governed by the delegated regulation (EU)2016/128 on FSMP. The French National Health Authority (HAS) recommends that ONS should provide at least 30 g of protein and/or 400 kcal per day. To date, many ONS are available to meet the nutritional needs, adapted textures and tastes of malnourished patients. Depending on the category, ONS contain lipids accounting for 26 to 42% of the total energy intake and from various origins: rapeseed, sunflower, dairy lipids. However, in the management of malnutrition, not all lipids are equivalent; if they all provide essential energy, some would be involved in modulating inflammation, others in balancing the gut microbiota or cognitive functions. They can thus contribute to the effectiveness of ONS whose major role is to improve the nutritional status of patients so that they can be treated more effectively.