Research Article

Putting agricultural equipment and digital technologies at the cutting edge of agroecology

L'agroéquipement et les technologies numériques, possibles leviers de l'agroécologie?

¹ Irstea, #DigitAg Convergence Laboratory, 1 rue Pierre-Gilles-de-Gennes, 92761 Antony cedex, France
² INRA, 147 rue de l'Université, 75338 Paris cedex 07, France

^* Corresponding author: veronique.bellon@irstea.fr

Received: 21 May 2017
Accepted: 15 May 2017

Abstract

The agro-ecological transition is an ambitious challenge. It can be met by implementing the fundamentals of agroecology (use of biodiversity, integration of agriculture in landscapes, closure of flow loops) in the context of a broad and renewed offer of technologies: agro-equipment, biotechnology, digital technologies… This article explores the role that agro-equipment and digital services can play in this transition. These technologies contribute through various levers to the agro-ecological transition: by improving farming efficiency (more service rendered for the same environmental impact), by precision farming (adaptation of the operations to the needs of the plant or the animal based on a monitoring–diagnosis–recommendation cycle) and by the development of specialized machinery helping the farmer to achieve “flow loop-closing” (at the plot level, by maintaining the soil quality, or at the farm level, with the recycling of organic effluents) or to take advantage of biodiversity (e.g., with agro-equipment adapted to mixed crops). The technological bricks that are requested and for which advances are expected are: sensors (to measure plant or animal needs) and associated digital technologies (information transfer, data processing), precision technologies for input application, robotics, specialized machines to manage soil cover and weeds, or for agroforestry. The brakes and engines for innovation in agro-equipment are studied. The brakes are the generally small structure of the farm manufacturing companies, the deficit of the demand from farmers and the complexity − either real or perceived − of these equipments. To encourage innovation, several levers are to be used: involving users in the design of agro-equipments, creating financial incentives for innovative equipment purchase, and training end-users, prescribers and dealers to the high potential of these new technologies. In conclusion, putting agro-equipment and digital technology at the service of agroecology is not a straightforward route, but it is above all a real opportunity to produce better, technically and organizationally, with the emergence of new solidarities (sharing of data and knowledge). This is why it is absurd, as it is sometimes read, to oppose agroecology and technology. Agroecology is a set of practices to be built, while agro-equipment and digital technologies are a set of resources to be mobilized, with others, to achieve the objectives of sustainable agricultural production.

Résumé

La transition agroécologique est un challenge ambitieux qui pourra être relevé en mettant en œuvre les fondamentaux de l'agroécologie (utilisation de la biodiversité, insertion de l'agriculture dans les paysages, bouclage des flux) dans le cadre d'une offre large et renouvelée de technologies : agroéquipements, biotechnologies, numérique… Cet article étudie le rôle que peuvent jouer les agroéquipements et services numériques dans cette transition. Ces technologies contribuent via divers leviers à la transition agroécologique, via l'amélioration de l'efficacité (plus de service rendu pour le même impact environnemental), l'agriculture de précision (adaptation aux besoins de la plante dans un cycle de type « observation − diagnostic − préconisation − application ») et le développement de machines spéciales pour implémenter le bouclage des flux (au niveau de la parcelle, en maintenant la qualité des sols, ou au niveau de l'exploitation, avec le recyclage des effluents organiques) ou pour tirer parti de la biodiversité (agroéquipements adaptés aux cultures mixtes par exemple). Les briques technologiques qui sont sollicitées et pour lesquelles des avancées sont attendues sont : les capteurs (pour mesurer l'expression des besoins des plantes ou des animaux) et le numérique (transfert d'information, traitement de données), les technologies de précision pour l'application d'intrants, la robotique, les machines spéciales pour gérer la couverture du sol ou pour l'agroforesterie. Les freins et les moteurs pour l'innovation en agroéquipements sont étudiés. Côté freins, ont été identifiés la petite structure des agroéquipementiers, le déficit de la demande et la complexité réelle ou perçue de ces équipements. Pour favoriser l'innovation, plusieurs leviers sont actionnables : associer les utilisateurs (agriculteurs, entrepreneurs) à la conception des agroéquipements, créer des incitations financières à l'achat d'équipements innovants, et enfin former, non seulement les utilisateurs finaux mais aussi les prescripteurs et concessionnaires au potentiel de ces nouvelles technologies. En conclusion, mettre les agroéquipements et le numérique au service de l'agroécologie est une voie peu banale, mais qui est aussi et surtout une réelle opportunité de produire autrement, d'un point de vue technique et organisationnel, avec l'émergence de nouvelles solidarités (partage des données, partage des savoirs). C'est pourquoi il est absurde, comme on le lit parfois, d'opposer ces deux entités, l'agroécologie − bouquet de pratiques à construire − et l'agroéquipement et le numérique − bouquet de ressources à mobiliser, avec d'autres, pour atteindre les objectifs d'une production agricole durable.