Des initiatives publiques et privées pour les pratiques et matières premières « bas carbone »

Différentes initiatives sont lancées pour progresser dans l’atténuation du changement climatique en grandes cultures : outillage par une méthode référençable dans le « Label bas carbone » de la France qui soit adaptée au secteur grandes cultures et développement de filières bas carbone pour les oléagineux.  Quelles sont-elles ? Présentation.

Dans le monde agricole, la question du « bas carbone » c’est-à-dire de contribuer à « moins de gaz à effet de serre (GES) » est une préoccupation de plus en plus prégnante. En avril 2019, le ministère de la Transition écologique et solidaire et celui de l’Agriculture et de l’alimentation ont lancé le label bas-carbone, le premier cadre de certification carbone adopté par la France. Ce label permet de clarifier les règles de comptabilité et vente des projets de réduction des émissions GES ou de séquestration des GES par stockage de carbone. Il permet aux acteurs locaux de certifier les réductions permises par leurs projets afin d’accéder aux financements innovants du marché carbone, liés à la compensation carbone. Une opportunité à saisir pour les projets vertueux du monde agricole.

Le consortium interprofessionnel des grandes cultures a ainsi mis au point une méthode pour comptabiliser les réductions des gaz à effet de serre dans des projets territoriaux sur la sole des grandes cultures. L’institut technique Terres Inovia est membre du Comité de Rédaction (avec Arvalis et ITB-ARTB) qui, avec l’appui d’AgroSolutions, la soumet aux pouvoirs publics en novembre2020.

Terres Inovia monte, avec ses partenaires, des projets régionaux pouvant répondre à ce label bas carbone en 2021, avec notamment des agrosystèmes comportant des légumineuses, un des leviers les plus puissants pour réduire les émissions de GES (jusqu’ à 2 tonnes de CO2 équivalent à l’hectare).

Plusieurs initiatives privées s’organisent également avec des partenaires locaux, comme les coopératives et les négoces, à l’échelle nationale et régionale. Ainsi, des chaînes de valeurs se structurent pour les filières bas carbone des oléagineux. De son côté, le transformateur de graines oléagineuses Saipol (Groupe Avril) a initié une démarche de rémunération des bas GES. Ainsi, en février dernier, il a lancé un service d’achat de colza et de tournesol pour valoriser des pratiques durables de stockage de carbone dans les sols, visant la réduction d’émissions de GES. Intitulée OleoZE (pour « zéro émission »), cette démarche contractualise les graines oléagineuses bas carbone et promet aux agriculteurs un « bonus GES » pouvant aller, d’après l’industriel, jusqu’à 40 €/t. Cette rémunération complémentaire est rendue possible par les ventes de nouvelles énergies (biodiesels) à haute réduction de GES de l’industriel. Depuis son lancement, Saipol a pu contractualiser plus de 25 000 tonnes via sa solution digitale OleoZE. Une démarche que l’industriel a engagé auprès d’organismes collecteurs certifiés, tels que Axéréal, et auprès des agriculteurs.