Issue |
OCL
Volume 7, Number 6, Novembre-Décembre 2000
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Page(s) | 524 - 530 | |
Section | Fondamental | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ocl.2000.0524 | |
Published online | 15 November 2000 |
Effet-dose de l’acide oléique alimentaire. Cet acide est-il conditionnellement essentiel ?
The dosage effect of oleic acid in food. Is this acid conditionally essential ?
Inserm U.26, Unité de neuro-pharmaco-nutrition, Hôpital Fernand-Widal, 200, rue du Faubourg-Saint-Denis, 75475
Paris Cedex 10, France
Dans un travail précédent [1] nous avons montré que, globalement, au terme de la période de gestation-lactation chez des rats de 21 jours, la carence alimentaire en acide oléique entraîne une diminution de la concentration en 18:1(n-9); la synthèse endogène ne compense donc pas l’absence d’acide oléique dans les aliments. Afin de déterminer exactement l’effet de la présence et de la concentration de l’acide oléique dans l’alimentation sur la composition en acides gras de divers organes, les huiles végétales commerciales n’étant pas utilisables (car contenant toujours de l’acide oléique), des triglycérides ont été synthétisés par voie chimique et enzymologique; ils ont été formés soit d’acide oléique, soit d’acide alpha-linolénique, soit d’acide linoléique. La détermination de l’effet-dose a été réalisée avec un protocole expérimental portant sur 7 groupes de rats ayant reçu chacun des aliments de composition identique (en particulier au niveau des acides gras indispensables : les acides linoléique et alpha-linolénique) mais dont la teneur, variable, en acide oléique était située entre 0 et 6 000 mg pour 100 g d’aliments. Les rates ont été nourries avec les régimes à partir de 2 semaines avant l’accouplement, leurs portées ont été sacrifiées soit à 21, soit à 60 jours. Quand la teneur de l’acide oléique augmente dans les aliments, les principales modifications observées chez les animaux de 21 jours sont les suivantes.– Concernant le 18:1(n-9) : dans le foie, le muscle, le coeur, les reins et les testicules, sa concentration constante (le plateau de la courbe) est atteinte aux environs de 4 g d’acide oléique pour 100 g d’alimentation. En deçà de cette dose, la réponse est croissante. Dans le cerveau, la myéline et les terminaisons nerveuses (mais non le nerf sciatique), la teneur en acide oléique reste optimale et constante.– La concentration du 16:1(n-7) diminue dans le foie et le muscle quand la teneur de l’acide oléique passe de 0 à 3 g/100 g d’alimentation. Au-delà, un plateau est observé. Un profil similaire est observé dans le coeur, les reins et les testicules, mais avec une amplitude moindre. Les structures du cerveau ne sont pas touchées. En revanche, dans le nerf sciatique, une diminution du 16:1(n-7) accompagne l’accroissement de l’acide oléique; le plateau est atteint pour 3 g d’acide oléique/100 g d’alimentation.– La concentration de 18:1(n-7) diminue dans le rein, le muscle et les testicules, jusqu’à 3-4 g/100 g d’alimentation; elle se stabilise ensuite. Il n’y a pas de modifications dans le système nerveux (y compris dans le nerf sciatique) quand la teneur en acide oléique augmente dans l’alimentation.– Quelques modifications mineures sont observées au niveau des concentrations des autres acides gras : diminution de l’acide palmitique, en particulier dans le foie et le muscle, mais pas de modifications pour l’acide stéarique.– La somme des acides gras (n-6) est constante, sauf pour le coeur, le rein et le nerf sciatique – mais sans modification du 22:5(n-6). Il n’y a pas de modification des acides gras de la série (n-3). Chez les animaux sacrifiés à 14 jours, quand la teneur de l’acide oléique croît dans les aliments, les teneurs en 18:1(n-9) des contenus stomacaux augmentent. La croissance est régulière, sans plateau. En parallèle avec cette augmentation, le 16:1(n-7) diminue, mais pour atteindre un plateau (à 3 g d’acide oléique pour 100 g d’aliments), alors que le 18:1(n-7) reste stable; le 16:0 diminue largement, alors que le 18:0 n’est pas modifié. Chez des animaux de 60 jours, les résultats sont globalement similaires à ceux obtenus avec des animaux de 21 jours, mais avec certaines différences, en particulier une légère décroissance de la concentration de l’acide oléique dans le foie et le rein pour la plus forte teneur en acide oléique dans l’alimentation.
Abstract
In order to determine exactly the effect of the presence and concentration of dietary oleic acid on the fatty acid composition of different organs, triglycerides were synthesized using chemical and enzymological methods. Commercial vegetable oils cannot be used, since they always contain oleic acid. The triglycerides were formed from either oleic acid, alpha-linolenic acid, or linoleic acid. The dose-effect was determined using an experimental protocol with 7 groups of rats who received a diet in which the oleic acid level varied from 0 to 6,000mg per 100g diet, but the other ingredients were identical (in particular the essential fatty acids, linoleic and alpha-linolenic acid). Rats were fed the diets from two weeks before mating, and their pups were sacrificed aged either 21 or 60 days. When the level of oleic acid in the diet was increased, the main modifications observed in 21-day-old deficient animals were as follows. – For 18:1(n-9), in liver, muscle, heart, kidney, and testis, plateau was reached at about 4g oleic acid per 100g diet. Below this level, the higher the dose the greater the response. In brain, myelin, and nerve endings (but not sciatic nerve) the oleic acid level remained optimal and constant whatever the level of oleic acid in the diet. – For 16:1(n-7), the concentration decreased in liver and muscle when dietary oleic acid was increased from 0 to 3g/100g. At higher oleic acid levels the concentration plateaued. A similar profile was observed in heart, kidney, and testis, but was less marked. Brain structures were not changed; in sciatic nerve the level of 16:1(n-7) decreased with increasing dietary oleic acid and plateaued at 3g oleic acid per 100g of diet. – The concentration of 18:1(n-7) decreased in kidney, muscle, and testis at up to 3-4g/100g dietary oleic acid and then stabilized. Levels in the nervous system samples (including sciatic nerve) did not change when dietary oleic acid was increased. – Some minor modifications were noted for the other fatty acids: decrease in palmitic acid, in particular in liver and muscle, but no changes in stearic acid. The sum of (n-6) fatty acids was constant except in heart, kidney, and sciatic nerve (but in these, 22:5(n-6) remained unchanged). There were no changes in fatty acids of the (n-3) series. In animals sacrificed at 14 days, when dietary oleic acid increased, the levels of 18:1(n-9) in stomach contents also increased. The increase was regular and did not reach a plateau. In parallel with this increase, 16:1(n-7) decreased and plateaued at 3g oleic acid per 100g diet, whereas 18:1(n-7) remained stable, 16:0 decreased markedly, and 18:0 was unchanged. In 60-day-old animals, results were generally similar to those in 21-day-old animals, but with some differences, in particular a slight decrease in oleic acid concentration in the liver and kidney at the highest dietary oleic acid level.
Mots clés : acide oléique / alimentation / effet-dose / foie / cerveau / organes
Key words: oleic acid / food / dose-effect / liver / brain / organs
© John Libbey Eurotext 2000
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