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OCL
Volume 7, Number 2, Mars-Avril 2000
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Page(s) | 147 - 154 | |
Section | Dossier : Afrique, plantation et développement | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ocl.2000.0147 | |
Published online | 15 March 2000 |
Evolution et perspectives de la demande intérieure de corps gras en Afrique subsaharienne
Patterns and prospects in domestic demand for fats and oils in sub-Saharan Africa
Si les corps gras peuvent constituer l’une des clés de voûte de l’agriculture de certains pays émergents (Malaisie, Brésil), ils ne font l’objet, en Afrique, que de très peu d’intérêt. Rarement cités parmi les produits de première nécessité, éclatés entre différentes filières (palme, coton, arachide), les corps gras ne se situent au cœur des préoccupations des décideurs qu’en période de crise tandis que, de leur côté, les bailleurs de fonds ne leur portent qu’une attention modérée, le plus souvent ponctuelle et sans vision stratégique. Dans les années 60, c’est-à-dire à l’époque des indépendances, le continent africain disposait pourtant de sérieux atouts, puisqu’il dominait largement le marché mondial des produits du palmier (huile et palmistes) et était encore bien placé sur celui des produits de l’arachide (huile et tourteaux). Des pays comme le Nigeria ou l’ex-Zaïre disposaient d’un potentiel alors jugé prometteur, apte à conforter leurs positions commerciales. Mais le pétrole pour le premier et les crises politiques à répétition pour le second ont assez rapidement réduit à néant les espoirs que l’on pouvait légitimement placer dans l’agriculture de ces pays. Si, à partir des années 70, le soja, en Amérique latine, et l’huile de palme, en Asie du Sud-est, ont réussi à s’imposer sur un marché mondial en pleine expansion, l’Afrique, qui n’était dépourvue ni de terres, ni de main-d’œuvre, ni des acquis d’une recherche globalement performante, s’est repliée sur elle-même. Les investissements non négligeables, réalisés dans un premier temps en Côte d’Ivoire, au Cameroun et dans quelques autres pays, étaient financés par les États eux-mêmes à travers des sociétés publiques sous-capitalisées et rarement gérées dans une perspective de maîtrise des coûts, à qui était assigné un objectif prioritaire de satisfaction des besoins intérieurs, dénué de réelles ambitions continentales ou mondiales. Dans les années 90, les États ont été relayés par un mouvement largement spontané de plantations villageoises ou de taille moyenne, mais sans qu’un véritable suivi des superficies et du matériel végétal utilisé ne soit mis en place et permette d’en apprécier l’ampleur et l’impact. De surcroît, la déconnexion quasi totale de ces filières oléagineuses africaines – anciennes ou nouvelles – vis-à-vis du marché mondial et les remparts longtemps érigés par leurs tutelles – prix administrés, forte protection aux frontières, faible autonomie des responsables des unités de production – ont, simultanément, affecté leur dynamisme, pénalisé les consommateurs et empêché l’organisation et l’émergence d’acteurs privés capables de s’implanter sur un marché mondial des corps gras d’origine végétale en expansion continue depuis le milieu du xxe siècle.
Abstract
Smallholders schemes started in the Seventies, with the help of Public Funds. Twenty years later, a new dynamics can be observed in Cameroon. Due to several factors – the economic crisis, falling salaries, a decline in cocoa purchase prices, etc. – this movement has been impulse by new actors, mainly urban, mostly non estate residents and poorly organized. Many of them produce and sell crude palm oil instead of ffb. Beyond this apparent success – all investment requirements are self-financed, without any bank loans – strong competition between smallholders, large oil mills and imported oils can be predicted in a near future. There is an urgent need for a new organization of all the partners involved in the palm oil sector.
Key words: palm oil / smallholdings / development / organization
© John Libbey Eurotext 2000
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