Issue |
OCL
Volume 8, Number 6, Novembre-Décembre 2001
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Page(s) | 599 - 610 | |
Section | Dossier : L’avenir des cultures pérennes | |
DOI | https://doi.org/10.1051/ocl.2001.0599 | |
Published online | 15 November 2001 |
Impact potentiel du mécanisme de développement propre dans l’avenir des cultures pérennes : état des négociations internationales et analyse prospective à travers l’exemple de la filière de production du caoutchouc naturel
Cirad forêt, TA 10/C, Campus international de Baillarguet, 34398
Montpellier Cedex 5, France
A l’époque de la mise en œuvre des grands programmes de développement des cultures pérennes, les situations politiques, économiques et structurelles étaient fondamentalement différentes de celles qui existent aujourd’hui. Ces programmes répondaient principalement à une préoccupation de développement économique des États en privilégiant l’entrée des cultures de rente agro-forestières. Sans être au centre des préoccupations, les populations locales devaient bénéficier, par contrecoup, des retombées de la santé économique des planteurs et des firmes utilisatrices. À cette époque, la forêt était perçue comme un espace infini, un bien inépuisable; les marchés étaient en pleine expansion et disposaient de mécanismes de régulation ; les capitaux privés bénéficiaient de conditions avantageuses et l’aide publique au développement progressait. Durant les 25 dernières années, et singulièrement dans les 10 dernières, tout a changé : - l’espace est fini et la forêt tropicale est réputée en voie de disparition ; - la libéralisation du commerce et des capitaux ainsi que les politiques de stabilisation macro-économique sont devenues les credo des institutions financières internationales ; - les marchés sont volatiles et dérégulés, les États se sont désengagés ; - l’aide publique au développement s’est effondrée (passant de 32 $/hab. en 1990 à 19 $ aujourd’hui) ; - enfin de nouvelles préoccupations environnementales fortes (RIO 1992) encadrées par des engagements conventionnels sont apparues. Dans un tel contexte, les cultures pérennes sont à la croisée des chemins car les nombreuses plantations des années 70-80 doivent être replantées. Ce qui sous-entend des investissements lourds qui, dans la nouvelle approche économique, reposent essentiellement sur les épaules des petits planteurs, sans que la prise de risque soit partagée par l’État. Cette conjoncture défavorable introduit de graves incertitudes sur le renouvellement de ces spéculations, qui pourraient entraîner des désordres écologiques et sociaux importants si des mécanismes de soutien n’étaient pas mis en œuvre. À un moment où la notion de « développement durable et propre » s’impose et où la protection des ressources naturelles (et des fonctions de production de services associés) devient un objectif prioritaire au même titre que la lutte contre la pauvreté, cette situation est paradoxale. L’objet de cette présentation est donc à la fois : - d’alerter les pays du Sud sur une absence de prise en considération des problématiques des cultures pérennes dans le cadre des discussions portant sur les « puits » de carbone et sur la mise en œuvre du mécanisme de développement propre (MDP) ; - d’analyser dans quelle mesure la valorisation du carbone (non émis ou séquestré), induite par le protocole de Kyoto et les mécanismes de flexibilité, est de nature à modifier les logiques économiques et les stratégies de développement des cultures pérennes.
© John Libbey Eurotext 2001
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